Le télétravail, s’il offre flexibilité et confort, s’accompagne aussi d’une réalité économique souvent sous-estimée : l’augmentation de la facture d’électricité. Entre l’utilisation prolongée des équipements informatiques, le chauffage d’un espace dédié ou encore l’éclairage supplémentaire, les dépenses énergétiques à la maison peuvent rapidement peser sur le budget. Pourtant, cette hausse varie selon les habitudes, la taille du logement ou encore le type de chauffage.
Alors que les prix de l’énergie restent un enjeu majeur, comment évaluer précisément l’impact du télétravail sur sa consommation ? Quelles solutions existent pour limiter ces coûts ou les faire prendre en charge par son employeur ? Autant de questions essentielles pour concilier travail à distance et maîtrise de son budget.
Le télétravail, s’il offre une flexibilité appréciable, s’accompagne aussi de coûts cachés, notamment en matière de consommation énergétique. Avec la hausse du coût de l’électricité, les télétravailleurs voient leurs factures augmenter, parfois de manière significative. Entre l’utilisation accrue des appareils électroniques, le chauffage et l’éclairage, les dépenses liées au travail à domicile peuvent peser lourd dans le budget mensuel. Pourtant, des solutions existent pour mieux estimer ces coûts, bénéficier d’indemnités de la part de l’employeur et adopter des écogestes pour réduire sa consommation. Découvrez comment concilier télétravail et maîtrise de votre budget énergétique.
Une facture d’électricité en hausse : éléments de contexte
Si le télétravail contribue à réduire les émissions de CO₂ en limitant les déplacements, il a aussi un impact direct sur la consommation d’énergie à domicile. Selon les équipes de Recherche & Développement d’EDF, la facture d’électricité des foyers a augmenté de 5 à 7 % pendant le confinement de 2020, une tendance qui s’est maintenue avec la généralisation du travail à distance. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse :
L’utilisation quotidienne de l’ordinateur et des autres appareils (box internet, téléphone, imprimante) augmente considérablement. L’éclairage du bureau, souvent nécessaire pour travailler dans de bonnes conditions, et la connexion Wi-Fi, qui fonctionne en continu, participent également à cette hausse. À cela s’ajoutent les plaques de cuisson pour les repas du midi et le chauffage, surtout en hiver.
Une étude menée en 2021 par le cabinet Convictions RH pour Le Parisien a révélé que les frais liés au télétravail pouvaient varier de 13 à 174 euros par mois, selon la taille du logement, le type de chauffage et le matériel nécessaire. Par exemple, le chauffage d’un logement de 150 m² à l’électricité peut représenter jusqu’à 48 euros par mois pour 8 heures de travail par jour, 20 jours par mois.
Comment estimer les frais réels en électricité liés au télétravail ?
Calculer précisément les coûts énergétiques du télétravail n’est pas toujours simple, car ils varient selon la durée de travail, l’équipement utilisé et les habitudes de consommation. Cependant, trois postes de dépenses principaux peuvent être estimés :
L’utilisation du matériel informatique
Un ordinateur branché sur secteur, une lampe de bureau ou un écran supplémentaire consomment de l’électricité. Pour évaluer ces coûts, il est utile de connaître la puissance en Watts de chaque appareil, généralement indiquée sur l’étiquette énergie, puis de multiplier cette consommation par le nombre d’heures d’utilisation et le prix du kWh.
L’éclairage et le chauffage de la pièce
Travailler dans une pièce bien éclairée et chauffée est essentiel pour le confort, mais cela a un coût. Par exemple, deux lampes de bureau allumées pendant 8 heures par jour, combinées à un radiateur électrique, peuvent faire grimper la facture. Pour réduire ces dépenses, il est possible d’opter pour des ampoules LED et d’isoler correctement la pièce.
Pour simplifier ces calculs, certains barèmes de remboursement ont été mis en place, permettant aux télétravailleurs de se faire indemniser par leur employeur. Ces barèmes varient selon les accords d’entreprise, mais ils offrent une base pour évaluer les coûts réels.
Quels sont les coûts pris en charge par l’employeur ?
Selon un accord national interprofessionnel, les employeurs peuvent prendre en charge une partie des frais liés au télétravail, bien que cela ne soit pas obligatoire. Les dépenses généralement couvertes incluent :
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- L’électricité, quel que soit le mode de chauffage utilisé ;
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- L’abonnement internet ;
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- Le forfait téléphone professionnel, si un accord existe entre l’employeur et le salarié.
D’après l’URSSAF, une indemnité forfaitaire de 10 euros par mois et par jour de télétravail peut être versée sans justificatif. Si l’employeur refuse de prendre en charge ces frais, les télétravailleurs peuvent les déduire de leurs impôts, à hauteur de 2,5 euros par jour.
Comment réduire les dépenses énergétiques liées au télétravail ?
Heureusement, il existe des solutions pour limiter l’impact du télétravail sur la facture d’électricité. Voici quelques écogestes à adopter :
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- Brancher le matériel informatique sur une multiprise et l’éteindre après utilisation pour éviter la consommation en veille ;
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- Aménager son bureau dans une petite pièce, plus facile à chauffer et à éclairer ;
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- Débrancher la box internet pendant les longues absences (week-ends, congés) ;
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- Baisser la luminosité de l’écran et utiliser des ampoules à économie d’énergie ;
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- Désactiver les données mobiles, le Wi-Fi ou le Bluetooth du téléphone pour économiser la batterie ;
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- Fermer les onglets et programmes inutiles pour réduire la consommation du processeur ;
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- Privilégier la lumière naturelle en installant son bureau près d’une fenêtre.
Ces gestes simples permettent non seulement de réduire la facture d’électricité, mais aussi de contribuer à une consommation plus responsable.
Le bilan énergétique global du télétravail : un impact positif ?
Une étude menée en 2022-2023 par le ministère de la Transition Énergétique et l’ADEME a analysé l’impact énergétique du télétravail, en tenant compte de la fermeture des bureaux un jour par semaine. Les résultats montrent que :
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- En zone urbaine dense, le télétravail permet une économie d’énergie de 25 % par jour et par salarié ;
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- En zone périurbaine ou rurale, cette économie atteint 35 %.
Ces économies s’expliquent principalement par la réduction des trajets domicile-travail, surtout en région, où les déplacements en voiture sont plus fréquents et plus longs. Cependant, le télétravail entraîne une hausse de 8 % de la consommation énergétique à domicile, principalement due au chauffage et à l’utilisation accrue des appareils électroniques.
Globalement, le bilan énergétique reste positif, à condition que le télétravail soit associé à une fermeture partielle ou totale des bureaux. Cette pratique permet non seulement de réduire les émissions de CO₂, mais aussi d’optimiser les dépenses énergétiques des entreprises et des salariés.
Optimiser son espace de travail pour réduire les coûts
Pour les entreprises comme pour les salariés, repenser l’organisation du travail peut permettre de réaliser des économies significatives. Par exemple, l’implantation de bureaux dans des zones bien desservies peut réduire les besoins en télétravail tout en limitant les coûts énergétiques liés aux déplacements. De même, les services aux collaborateurs (espaces de coworking, cantine d’entreprise) peuvent inciter les salariés à se rendre sur site, réduisant ainsi leur consommation à domicile.
Pour les télétravailleurs, déménager dans une région moins chère ou mieux isolée peut aussi être une solution pour diminuer les coûts énergétiques. Enfin, les entreprises engagées dans une démarche contributive et durable peuvent encourager le télétravail tout en compensant ses impacts environnementaux.
Hausse du coût de l’électricité : quel impact sur le télétravail ?
Questions fréquentes sur les frais d’électricité liés au télétravail
1. Pourquoi ma facture d’électricité augmente-t-elle depuis que je travaille à distance ?
Le télétravail entraîne une hausse de la consommation énergétique à domicile. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation :
- Utilisation prolongée des appareils : ordinateur, écrans, imprimante, box internet et téléphone en charge consomment davantage.
- Éclairage accru : une pièce dédiée au bureau nécessite souvent un éclairage constant.
- Chauffage ou climatisation : maintenir une température confortable dans un espace de travail peut représenter jusqu’à 48 €/mois pour un logement de 150 m² chauffé à l’électricité.
- Préparation des repas : l’utilisation des plaques de cuisson pendant la pause déjeuner.
Une étude d’EDF a estimé que la consommation d’électricité des foyers a augmenté de 5 à 7 % pendant le confinement de 2020, en partie à cause du télétravail.
2. Comment calculer les frais réels d’électricité liés au télétravail ?
Pour estimer vos dépenses, suivez ces étapes :
- Identifiez la durée d’utilisation : par exemple, 8 heures/jour pour un ordinateur, deux lampes et un radiateur.
- Relevez la consommation en Watts de chaque appareil (étiquette énergie ou notice technique).
- Convertissez en kWh : (Nombre d’appareils × Watts × heures d’utilisation) / 1000.
- Multipliez par le prix du kWh (variable selon votre fournisseur et votre contrat).
Exemple : Un ordinateur (100 W) + 2 lampes LED (15 W chacune) + un radiateur (1500 W) utilisés 8h/jour pendant 20 jours consomment environ 250 kWh/mois (hors chauffage). À 0,20 €/kWh, cela représente 50 €/mois rien que pour ces appareils.
3. Mon employeur doit-il rembourser les frais d’électricité liés au télétravail ?
Oui, selon l’accord national interprofessionnel (ANI), l’employeur peut prendre en charge une partie des frais professionnels liés au télétravail. Les modalités dépendent cependant de :
- Votre accord d’entreprise ou de branche.
- Une entente individuelle avec votre employeur.
En général, les frais couverts incluent :
- L’électricité (y compris le chauffage).
- L’abonnement internet.
- Le forfait téléphone professionnel (si convenu).
L’URSSAF autorise un remboursement forfaitaire de 10 €/mois par jour de télétravail, sans justificatif. Si votre employeur refuse, vous pouvez déduire 2,5 €/jour de vos impôts au titre des frais réels.
4. Quels sont les postes de dépense principaux en télétravail ?
Trois catégories représentent l’essentiel des coûts :
| Poste de dépense | Coût estimé (par mois) | Facteurs influençant le coût |
|---|---|---|
| Chauffage | 15 € à 48 € | Surface du logement, type de chauffage (électrique, gaz), durée d’utilisation. |
| Éclairage | 5 € à 15 € | Type d’ampoules (LED vs halogène), nombre de lampes, durée d’allumage. |
| Matériel informatique | 10 € à 30 € | Puissance de l’ordinateur, nombre d’écrans, utilisation d’une imprimante. |
Une étude de Convictions RH (2021) révèle que les frais totaux varient de 13 € à 174 €/mois selon les situations.
5. Comment réduire ma consommation d’électricité en télétravail ?
Adoptez ces écogestes pour limiter l’impact sur votre facture :
- Optimisez votre espace : travaillez dans une petite pièce facile à chauffer et éclairer.
- Éteignez les appareils : utilisez une multiprise avec interrupteur pour couper l’alimentation de l’ordinateur, des écrans et de la box internet après le travail.
- Réduisez la luminosité de votre écran et privilégiez la lumière naturelle (placez votre bureau près d’une fenêtre).
- Débranchez les chargeurs inutilisés et désactivez le Wi-Fi/Bluetooth de votre téléphone quand ils ne servent pas.
- Fermez les onglets et programmes inactifs pour réduire la charge du processeur.
- Choisissez des ampoules LED et un éclairage indirect.
- Baissez le chauffage d’1°C (un pull suffit souvent !).
Ces gestes peuvent réduire votre consommation de 10 à 30 % sans nuire à votre productivité.
6. Quel est le bilan énergétique global du télétravail ?
Une étude menée par l’ADEME et le Ministère de la Transition Énergétique (2022-2023) montre que le télétravail a un impact positif sur l’environnement à condition de fermer les bureaux :
- Économies d’énergie :
- 25 % par télétravailleur/jour en zone urbaine dense.
- 35 % en zone périurbaine ou rurale.
- Transports :
- Les économies sont 2 à 5 fois plus importantes en région qu’à Paris, car les trajets y sont plus longs et souvent effectués en voiture.
- À la maison :
- La consommation augmente de 8 % en moyenne par jour (chauffage, éclairage, appareils).
Conclusion de l’étude : le télétravail est globalement bénéfique pour l’environnement si les bureaux sont fermés les jours concernés, car les économies réalisées sur les transports et les locaux professionnels compensent largement la hausse à domicile.
7. Puis-je déduire les frais d’électricité de mes impôts si mon employeur ne les rembourse pas ?
Oui ! Si votre employeur ne prend pas en charge vos frais, vous pouvez les déclarer comme frais réels dans votre déclaration d’impôts. Voici comment :
- Montant déductible : 2,5 € par jour de télétravail (sans justificatif).
- Preuves recommandées : un calendrier ou un accord écrit avec votre employeur attestant de vos jours en télétravail.
- Où les déclarer : dans la rubrique « Frais réels » de votre déclaration (case 1AK ou 1BK selon votre situation).
Exemple : Si vous télétravaillez 8 jours/mois, vous pouvez déduire jusqu’à 20 €/mois (soit 240 €/an).
8. Existe-t-il des aides ou subventions pour compenser la hausse des frais d’électricité en télétravail ?
Plusieurs dispositifs peuvent vous aider :
- Prime énergie : Certaines collectivités ou fournisseurs (comme EDF) proposent des aides pour les travaux d’isolation ou l’achat d’appareils économes.
- Chèque énergie : Si vos revenus sont modestes, vous pouvez bénéficier d’un chèque énergie pour payer vos factures (montant moyen : 150 € à 200 €/an).
- Accords d’entreprise : Certains employeurs versent une indemnité télétravail (ex : 50 €/mois) ou prennent en charge une partie de l’abonnement internet.
- Crédit d’impôt : Pour l’achat de matériel économe (ex : pompe à chaleur, panneaux solaires).
Conseil : Renseignez-vous auprès de votre fournisseur d’énergie, de votre mairie ou de votre service RH pour connaître les aides disponibles.